Wonderful World
Ode to Nature
Journée de la Terre aux Etoiles #1
Wonderful World — Ode to Nature
I — Introduction
JOHANN SEBASTIAN BACH 1685–1750
Prélude, extrait de la Suite n°1 pour violoncelle seul en sol Majeur BWV 1007
II - Émerveillement
GABRIEL FAURÉ 1845–1924
Après un rêve
III — Le Cri de la Terre et Le Cri des Hommes
Pollution, villes et déchets
FAZIL SAY né en 1970
Sivas et Hopa, extraits de la Sonate pour violoncelle et piano « Four Cities »
La question de l’eau
CLAUDE DEBUSSY 1862–1918
Reflets dans l’eau, extrait des Images pour piano, 1er cahier
La perte de biodiversité
ANTONIN DVORÁK 1841–1904
Bois silencieux, extrait De la forêt de Bohème op. 68
ARIEL RAMIREZ 1921–2021
Alfonsina y el Mar
JEAN-PHILIPPE RAMEAU 1683–1764
Le Rappel des oiseaux pour piano
CAMILLE SAINT-SAËNS 1835–1921
Le Cygne
NIKOLAI RIMSKI-KORSAKOV 1844–1908
Le Vol du Bourdon
Réchauffement climatique
GEORGE GERSHWIN 1898–1937
Summertimes pour violoncelle et piano
IV — Interdépendance de la Nature et des Hommes
HENRY MANCINI 1924–1994
Moon river pour violoncelle et piano
NILS FRAHM né en 1982
Ambre
Arrangement pour violoncelle et piano
V — Prise de conscience
PIOTR ILYICH TCHAIKOVSKI 1840–1893
Valse sentimentale
VI — Louange
OLIVIER. MESSIAEN 1908–1992
Louange à l’Éternité de Jésus » pour violoncelle et piano, extrait du Quatuor pour la fin du Temps
VII. Conclusion — Perspectives et Éveil
LOUIS ARMSTRONG 1901–1991
What a wonderful world pour violoncelle et piano
HAROLD AARLEN 1905–1986
Over the rainbow pour violoncelle et piano
Ce projet inclus une reversion solidaire afin de soutenir les actions de la Fondation GoodPlanet à travers le monde
Christian-Pierre La Marca violoncelle et direction artistique
Nathanël Gouin piano
Julie Depardieu récitante
Yann Arthus-Bertrand photos et vidéo
Over the rainbow pour violoncelle et piano
Une ode à la nature et un hymne au partage
Rencontre avec Christian-Pierre La Marca
« La question était pour moi de définir comment je me situais en tant qu’artiste dans le débat environnemental. Je souhaitais apporter ma pierre à notre « maison commune ». Je me suis beaucoup interrogé sur la façon dont je pourrais agir. J’ai la conviction que c’est un débat prioritaire à l’heure actuelle. Bien plus qu’un discours politique, c’est pour moi un discours humaniste : nous devons protéger notre environnement pour protéger nos enfants, notre avenir et nous protéger aussi nous-mêmes. L’art a cette capacité à sensibiliser, et la musique d’autant plus parce que, ne passant pas par des images, elle a un pouvoir époustouflant. J’ai réuni un panel d’artistes internationaux pour organiser un « concert pour la planète » — l’événement a lieu chaque année désormais. Né d’un collectif d’artistes engagés pour servir cette cause, il a servi à récolter des fonds pour des projets d’envergure, portés par la Fondation Good Planet et Yann Arthus-Bertrand.
« Wonderful World », c’est une ode à la nature et un hymne au partage. La nature est depuis toujours une source d’inspiration pour les compositeurs, qui en ont laissé des traces dans leurs œuvres descriptives. C’est ainsi que m’est venue l’idée de les agencer dans une architecture assez précise, pour sensibiliser les gens à travers une forme nouvelle de concert : à 360° avec la projection d’images, du texte et de la musique. L’architecture que j’ai imaginée est rythmée par des écrits, qui vont de la dernière encyclique du Pape François à certains discours de Pierre Rabhi, en passant par des textes de Gandhi, etc. « Émerveillement » fait office d’introduction, puis vient une phase plus engagée « Le Cri des hommes et de la terre », dans laquelle on va passer par des descriptions du réchauffement climatique, on va aborder la question de l’eau, celle de la perte de la biodiversité, la forêt, etc.
L’idée, c’est de sensibiliser à toutes ces questions avec, à chaque fois, une pièce musicale qui s’associe à une thématique particulière, pour tenter d’éveiller les consciences à la fin de ce voyage. C’est un voyage sensoriel puisque musical et visuel : pendant tout le concert défilent des images de Yann Arthus-Bertrand. Et entre chaque séquence musicale, un texte est lu par Julie Depardieu.
Vous avez construit ce concert comme un petit « opéra écologique »?
Je dirais plutôt humaniste. Je ne suis pas un militant, ce n’est pas mon métier. Ce que je voudrais, c’est que les gens sortent de ce concert en en ayant plein les yeux, la tête et le cœur et qu’ils se disent à leur tour : peut-être que je pourrais agir à mon niveau. C’est un peu notre mission d’artistes. L’art a cette capacité de véhiculer des émotions et de sensibiliser. L’idée c’est de passer d’un tableau à un autre et que chaque musique « descriptive » soit porteuse d’émotion et de réflexion sur ce thème de la protection de la nature. C’est un concert de pièces variées, tantôt méditatives, dans l’expectative, tantôt descriptives et dans une certaine forme de virtuosité. C’est le rythme qui compte: j’aime que l’on ait vécu un moment de réflexion musicale pour écouter ensuite un texte en rapport avec ce que l’on vient d’entendre, avant de retourner à la musique, etc. Si l’on prend Baudelaire, Rimbaud, Rousseau, George Sand, la musique des mots est là. On passe d’un état musical à un état de poésie… Ce sont des discours mais ce sont aussi des poèmes, formant une continuité avec la musique.
Au gré de cette succession très riche de musiques et de répertoires, vous nous proposez tout le spectre des styles – du baroque au 20e siècle, en passant par le jazz et la chanson. Est-ce aussi l’occasion d’un portrait de vous, en tant que violoncelliste ?
C’est en tout cas très intéressant pour moi de me présenter sous toutes ces facettes, mais c’est un grand challenge, car il me faut recentrer chaque œuvre dans son style et son époque. Je vais passer du baroque au romantisme, à une musique très jazzy, à un Messiaen dans les étoiles : c’est difficile mais passionnant. Et je crois que, pour l’auditeur, ce sera une expérience… !
Vous semblez célébrer la splendeur de la création et déplorer la disparition de la terre. Cela donne un programme musical balançant entre allégresse et deuil…
Oui c’est exactement cela ! D’abord l’hymne à la beauté : « regardez combien la terre est belle », l’émerveillement…Puis la nostalgie : « Après un rêve », que faisons-nous maintenant ? L’idée c’est de faire passer insidieusement des messages à travers toutes ces pièces, qui ont un double ou un triple sens. Chacun se l’appropriera comme il voudra ; peu m’importe, mais le travail sera fait ! Et peut-être, je le dis en toute humilité, que j’aurai semé dans le cœur des gens un petit éclat, une petite brèche qui fera qu’ils se diront : ah oui, c’est vrai, qu’avons-nous fait de la terre et que puis-je faire maintenant, avec ce que je suis ? Mais je ne suis pas un donneur de leçon… Chacun aura son propre cheminement. »
(Propos recueillis par Hélène Pierrakos)
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