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dimanche 25 juillet 2021

Deborah Nemtanu violon
Romain Descharmes piano

© Jean-Baptiste Millot
Journée de la Terre aux Étoiles #2

JEAN SIBELIUS 1865–1957
Danses champêtres n°1 et n°3 op.106, extraits

LUDWIG VAN BEETHOVEN 1770–1827
Sonate n°5 en fa Majeur op. 24 « Le Printemps »

EMMANUEL CHABRIER 1841–1894
Paysage, extrait des Pièces pittoresques pour piano

EUGENE YSAŸE 1858–1931
L’Aurore, extrait de la Sonate pour violon n°5 op. 27

BÉLA BARTÓK 1881–1945
Six Danses roumaines Sz 56
Danse du baton 
Danse du châle 
Sur place
Danse de Bucsum 
Polka roumaine
Minuscule, Danse rapide

Deborah Nemtanu violon
Romain Descharmes piano

Dans les champs…
Plus connu pour sa production orchestrale, Sibelius a cependant composé tout un ensemble de pièces de musique de chambre. Les Danses champêtres datent de 1925, mais l’auditeur familier du Concerto pour violon du compositeur composé 20 ans plus tôt n’y retrouvera ni la profusion thématique, ni le décor mouvant du Concerto. L’opus 106 se classe plutôt dans la catégorie des pièces de salon, avec l’efficacité toute sentimentale de morceaux de caractère destinés à émouvoir de façon directe, en usant de rythmes de danses plus ou moins stylisés, bien loin du monde finlandais de légende qui est souvent, à l’orchestre, celui de Sibelius.

« Le Printemps »
Cinquième des dix sonates pour piano et violon composées par Beethoven entre 1794 et 1816, la Sonate dite « Le Printemps » en fa majeur op. 24 est avec la neuvième, dite « Sonate à Kreutzer » l’une des deux plus célèbres du compositeur. Sans doute la plus ancienne, si l’on prend en compte les esquisses du compositeur qui ont été reprises pour l’écriture définitive de cette sonate, elle est aussi l’une des plus mozartiennes de Beethoven (Beethoven venu de Bonn et arrivant à Vienne au début des années 1790, est encore très imprégné de la musique de Haydn et de Mozart).

Comment s’exprime l’influence de l’esprit mozartien dans cette sonate ? Peut-être d’abord par la clarté des thèmes, leur rhétorique arithmétique, l’alliage de sens dramatique et de vocalité, le sens des contrastes et celui de la ligne. C’est la première des sonates en quatre mouvements dans la production pour violon et piano de Beethoven : le cadre y est
donc ample, ouvert à un grand nombre d’idées et de façons de les organiser, même si la forme générale de chacun des mouvements en est limpide.

Le deuxième mouvement, Adagio molto espressivo, fait songer à une pièce vocale, toute de douceur et de ferveur, d’un caractère un peu hymnique (comme par exemple le mouvement lent de la Sonate pour piano N° 8, dite « Pathétique » de Beethoven). L’extrême simplicité de la partie de piano, la paix qui se dégage de ce mouvement assez court, la lumière du traitement harmonique : tout cela éclaire assez bien le titre (bien sûr apocryphe) donné à cette œuvre après la mort de Beethoven.

En contraste radical avec l’intériorité de ce mouvement, c’est à présent un scherzo jouant avec esprit des contretemps et des décalages entre violon et piano qui prend le devant de la scène, alternant avec des séquences véloces – tant au piano qu’au violon – évoquant quelque course folle entre les deux instruments. Quant au finale, peut-être le plus mozartien des quatre mouvements, il se présente à nouveau dans la paix et la joviale énergie d’une danse calme. Son cadre formel est celui du « rondo » : alternance d’un thème refrain et de couplets bien différencié

Paysage pittoresque
La pièce pour piano seul d’Emmanuel Chabrier intitulée « Paysage » est la première du recueil des Pièces Pittoresques du compositeur, créées en 1881 par Marie Poitevin à la Société Nationale de Musique à Paris. On peut y percevoir un bel alliage d’excentricité et de lyrisme, avec une note gouailleuse, dont un Poulenc saura se souvenir dans certaines de ses propres pièces pour piano.

Aurore
Disciple des violonistes Wieniawski et Vieuxtemps, le violoniste virtuose et compositeur belge Eugène Ysaÿe sera également parrainé par un autre virtuose glorieux : Joseph Joachim qui l’introduit dans les cercles allemands. Hors même sa carrière d’interprète, il est l’auteur de Six Sonates pour violon seul (1923) qui ont fait sa gloire en tant que compositeur. Chacune d’elles est dédiée à un grand violoniste et porte son nom. La Sonate N° 5 est dédiée à Mathieu Crickboom, l’élève favori d’Eugène Ysaÿe et second violon du quatuor qu’il avait créé. Elle comporte deux mouvements – L’Aurore est le premier.

Folklores
Dès 1905, Bartók entreprit de collecter les chants populaires hongrois avec son compatriote le compositeur Zoltán Kodály. Suivra une longue série de recherches à travers l’Europe centrale, dont la Roumanie, qui nourriront toutes sortes d’œuvres, de façon plus ou moins directe. Les Danses roumaines, originellement composées pour piano solo en 1915, relèvent de cette esthétique. « L’étude de toute cette musique paysanne a été d’une importance décisive pour moi, écrit Bartók, parce qu’elle me suggéra la possibilité d’une émancipation complète du système majeur-mineur qui existait jusqu’à ce moment-là. En effet la partie de loin la plus grande et franchement la plus précieuse de ce trésor mélodique appartient aux anciens tons d’église, aux modes grecs anciens ou à certains autres encore plus primitifs (notamment pentatoniques) et montre par ailleurs des constructions rythmiques et des changements de mesures parmi les plus libres et les plus variés (…) Il s’est avéré que les vieilles échelles qui ne sont plus utilisées dans notre musique savante n’avaient pas perdu de leur vitalité. »

Infos et Réservation

dimanche 25 juillet 2021
à 17:00
Durée du concert : env. 50 min
Accès libre avec le passe Festival - Réservation obligatoire

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