Behzod Abduraimov piano
DOMENICO SCARLATTI 1685–1757
Sonate en si mineur K 27
Sonate en ré Majeur K 96
ROBERT SCHUMANN 1810–1856
Kreisleriana op. 16
SERGE RACHMANINOV 1873–1943
Variations sur un thème de Corelli op. 16
Behzod Abduraimov piano
La Chaussée des Géants
En guise d’apéritif, avant les deux monuments de Schumann et Rachmaninov, Behzod Abduraimov a choisi deux des 555 sonates de Scarlatti. Les plus assidus des spectateurs du Festival se rappellent l’aventure qui avait conduit le Festival et France Musique à proposer une intégrale en concert de cet incroyable corpus, 30 ans après que Scott Ross en avait achevé l’enregistrement au disque.
SCARLATTI
La sonate K*. 27 en si mineur est la vingt-septième sonate du seul recueil publié du vivant de l’auteur, les Essercizi per gravicembalo (1738), qui contient trente numéros. Elle oblige l’interprète à croiser les mains en permanence
La sonate K*. 96 en ré majeur , l’une des plus jouées1, est célèbre par la diversité de ses thèmes. Scarlatti s’y montre totalement libéré de la forme de danse, binaire et symétrique et fait preuve d’une « incomparable fantaisie et spontanéité ». Elle est parfois sous-titrée « La chasse » en raison de la sonnerie de cors de l’ouverture.
*K comme le claveciniste Ralph Kirkpatrick (1911–1984) qui a établi le catalogue des sonates de Domenico Scarlatti.
SCHUMANN
Les Kresleriana sont huit pièces pour piano composées par Robert Schumann en 1838, alors que le compositeur était âgé de 28 ans
Elles ont été composées pour Clara Schumann, cependant le cycle est dédié à Frédéric Chopin.
« J’ai terminé encore une série de nouvelles pièces ; je les appelle Kresleriana. Toi [Clara] et ta pensée les dominent complètement et je veux te les dédier, – à toi et à personne d’autre – et tu souriras si joliment quand tu t’y retrouveras. Ma musique me semble maintenant si merveilleusement réalisée, si simple et venant droit du cœur… Musique bizarre, musique folle, voire solennelle ; tu en feras des yeux quand tu les joueras ! D’ailleurs, il m’arrive maintes fois en ce moment de me sentir éclater à force de musique. Joue quelquefois mes Kresleriana ! Dans certaines parties, il y a un amour vraiment sauvage, et ta vie et la mienne et beaucoup de tes regards » – 3 août 1838
Toutes liées par une affinité thématique, les pièces de ce cycle illustrent tantôt le calme, tantôt l’orage et reflètent le caractère houleux, sinon l’instabilité maladive, de Schumann. À l’époque Schumann est follement amoureux de Clara Wieck, pianiste de neuf ans sa cadette : le père de la jeune fille voulait alors faire échec à leur union, conscient du caractère instable du musicien. Ce sont d’ailleurs les relations difficiles entre son père et Schumann qui conduisirent Clara à demander que l’ouvrage ne lui soit pas dédié.
Les Kreisleriana expriment peut-être les conflits intérieurs d’un homme et d’une femme épris l’un de l’autre, avec les états d’âme changeants, mais ils sont aussi le reflet de la passion de Schumann pour le romantisme littéraire. Ils évoquent en effet le personnage de fiction Johannès Kreisler tiré des œuvres d’E.T.A. Hoffmann. Comme Kreisler, chaque pièce a deux sections très différentes rappelant peut-être Florestan et Eusebius, les deux personnages imaginaires créés par Schumann lui-même, représentants fidèles des contradictions qui l’agitaient (impulsivité et rêverie).
RACHMANINOV
Les Variations sur un thème de Corelli op.42 forment un recueil de 20 variations pour piano composées par Serge Rachmaninov en 1931, sur la sonate pour violon, violone et clavecin op. 5 n° 12 d’Arcangelo Corelli . L’œuvre de Corelli est elle-même un ensemble de variations sur la Folia (Folies d’Espagne), l’un des plus anciens thèmes musicaux européens.
La famille Rachmaninov séjourne durant trois étés, de 1929 à 1931, dans la forêt de Rambouillet à Clairefontaine, à la villa « Le Pavillon » qui rappelle le calme des datchas russes.
Rachmaninov écrira : « Je les ai jouées une quinzaine de fois, mais jamais dans leur continuité. Je me suis guidé sur les toux du public. S’ils toussaient de plus en plus, je sautais la variation suivante. S’ils cessaient de tousser, je jouais normalement. À un concert, je ne me souviens plus lequel – c’était dans une petite ville –, ils toussaient tellement que je n’ai pu jouer que 10 variations (sur les 20). J’ai atteint mon record à New York, où j’en ai joué 18 !
On ne doute pas que Behzod Abduraimov jouera la totalité des variations pour le public de ce soir !
Infos et Réservation
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Réservation à partir du 1er juillet