Johan Dalene violon
Saskia Giorgini piano

Avec la Sonate en sol (1923–27), Ravel composait sa dernière œuvre de musique de chambre, inspirée, semble-t-il, par la découverte des deux sonates de Bartók, écrites peu auparavant. Si la forme en trois mouvements en est classique, l’aspect quasi excentrique du ton général de l’œuvre, le recours à des techniques musicales non classiques, la fantasmagorie, l’humour et la virulence font de la sonate un objet rare.

Pianiste, compositeur et expérimentateur de nouvelles sonorités (en particulier électroniques), Kaan Bulak, ancré dans deux villes : Berlin et Istanbul, est le concepteur d’un nouvel instrument, le « piano augmenté ».

On connait bien le violon de Sibelius par son fameux concerto, mais ses pièces intimistes sont très méconnues – l’occasion ici de découvrir l’alliage de charme et de lyrisme qui les caractérisent. Virtuosité, grand sentiment, souvenir du monde populaire se donnent ici la main…

Composée originellement pour flûte et piano, la Sonate op. 94 de Prokofiev est créée le 9 décembre 1943 au Conservatoire de Moscou. Le virtuose David Oïstrakh est dans la salle ; séduit par l’œuvre, il en demande une transcription pour violon au compositeur. Pour qui connaît le Prokofiev sarcastique et rythmicien, l’œuvre peut surprendre par son art du chant, sa lumière et sa relative légèreté de ton – si ce n’est que, pour les interprètes, elle est, comme toutes les œuvres de Prokofiev, redoutable de difficulté…